La déclaration d’impôts des VDI
Que vous exerciez l’activité de vendeur à domicile indépendant (VDI) en complément de votre emploi principal ou à temps plein, une chose est certaine : les revenus tirés de la vente à domicile doivent être déclarés chaque année à l’administration fiscale.
Vous vous interrogez sur les démarches à effectuer, le prélèvement à la source ou encore les montants exacts à déclarer ? Rassurez-vous, en tant que VDI, la déclaration est simple et rapide. Vous pourrez ainsi vous concentrer pleinement sur l’essentiel : vendre vos produits.
Voici, pas à pas, comment déclarer vos revenus de VDI.
Comment déclarer ses impôts en tant que VDI ?
Avant toute chose, un petit point sur le statut du VDI. Du point de vue de l’administration fiscale, le vendeur à domicile indépendant est considéré comme un travailleur indépendant. En revanche, pour la Sécurité sociale, il bénéficie du statut d’assimilé salarié.
Autrement dit, les VDI ne relèvent pas du droit du travail classique : ils ne cotisent donc pas pour l’assurance chômage. En revanche, ils bénéficient d’une couverture sociale (maternité, invalidité, décès, assurance maladie), grâce à leur statut d’assimilé salarié.
Ce double statut peut sembler complexe, mais il offre une certaine souplesse. En tant que VDI (le mandataire), vous êtes rattaché à une entreprise (le mandant) qui se charge de régler toutes les cotisations sociales nécessaires. Vous n’avez rien à faire de ce côté-là.
En revanche, vous devez effectuer une démarche essentielle dans les 15 jours qui suivent le début de votre activité : vous inscrire auprès de l’Urssaf.
Mis à part cette inscription, il y a peu de contraintes administratives… sauf une : la déclaration de vos revenus. Même si vous n’êtes pas imposable, vous devez impérativement déclarer chaque année ce que vous avez gagné en tant que VDI.
Le prélèvement à la source pour les VDI : comment ça marche ?
En tant que VDI, vos revenus ne sont pas considérés comme des salaires classiques. Ils sont déclarés dans la catégorie BNC (bénéfices non commerciaux) ou BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Cela signifie qu’au lieu d’un prélèvement automatique à chaque versement, vous relevez du système d’acomptes dans le cadre du prélèvement à la source.
Ces acomptes sont calculés directement par l’administration fiscale, en se basant sur les derniers revenus que vous avez déclarés. Ils sont ensuite prélevés chaque mois ou chaque trimestre, selon l’option que vous avez choisie.
Chaque année, vous devez donc déclarer vos revenus de VDI de l’année précédente, non seulement pour déterminer l’impôt à payer, mais aussi pour mettre à jour votre taux de prélèvement applicable à l’année en cours.
Quand remplir sa déclaration annuelle de revenus quand on est VDI ?
Chaque année, au mois de mai, le vendeur à domicile indépendant doit penser à déclarer les revenus perçus l’année précédente. Cette démarche est obligatoire, même si vous n’êtes pas imposable.
Quels montants déclarer ? Quel formulaire utiliser ?
Pas d’inquiétude : la démarche est plus simple qu’il n’y paraît. Il suffit de suivre quelques étapes très précises.

La procédure varie légèrement selon votre statut :
- Si vous êtes VDI mandataire (comme c’est le cas chez Solage), vous devez déclarer le montant total de vos commissions brutes dans la catégorie BNC (bénéfices non commerciaux).
- Si vous êtes VDI acheteur-revendeur, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires global, en incluant les ventes et les commissions éventuelles, dans la catégorie BIC (bénéfices industriels et commerciaux).
Dans les deux cas, vous devrez utiliser le formulaire 2042 C Pro déclaration complémentaire de revenus, qui concerne les revenus des professions non salariées.
Si vous utilisez la version papier, vous devrez joindre ce formulaire à votre déclaration principale.
Si vous déclarez en ligne, il vous suffira de cocher les bonnes cases lors de l’étape intitulée « Sélection des rubriques de la déclaration de revenus et annexes ».
Comment sont calculés les revenus et les impôts d’un VDI en fonction de son statut ?
La manière dont vos revenus sont imposés dépend du type de statut que vous avez choisi : VDI mandataire ou VDI acheteur-revendeur.
La déclaration d’impôt en tant que VDI mandataire (statut favorisé chez Solage)
Le vendeur à domicile mandataire, que vous soyez sous statut VDI ou inscrit au RCS/RSAC, relève du régime fiscal des Bénéfices Non Commerciaux (BNC).
En contrepartie de votre activité, vous percevez des commissions sur les ventes réalisées. Dans la plupart des cas, l’entreprise pour laquelle vous travaillez vous fournit chaque trimestre un bulletin de précompte, qui détaille précisément le montant des commissions que vous avez perçues.
Quel régime fiscal s’applique ?
Dans la majorité des situations, le VDI mandataire bénéficie d’un régime simplifié pour l’imposition de ses revenus. Ce régime s’applique si deux conditions sont réunies :
- Vos commissions brutes n’ont pas dépassé 77 700 € HT sur l’année (montant 2025 sur revenus 2024) ;
- Vous avez choisi le régime micro-BNC lors de votre déclaration d’activité.
Dans ce cas, vous devez reporter le montant total brut de vos commissions dans la case 5HQ de votre déclaration (ou 5IQ si c’est votre conjoint).
Ne déduisez rien vous-même : l’administration appliquera automatiquement un abattement de 34 % (ou 305 € minimum) pour couvrir les frais professionnels et déterminer le revenu imposable.
Et si vous vendez très occasionnellement ?
Si votre activité est ponctuelle (par exemple, quelques ventes isolées dans l’année), vous pouvez déclarer vos revenus dans la catégorie des revenus non commerciaux non professionnels (cases 5KU / 5LU). Il n’existe toutefois aucune définition juridique précise du seuil à partir duquel une activité est considérée comme professionnelle. Par précaution, il est donc conseillé de déclarer vos revenus comme professionnels dès lors que vous réalisez plusieurs ventes au cours d’un même trimestre.
Le cas du régime de la déclaration contrôlée
Si vous n’avez pas opté pour le régime micro-BNC, mais pour la déclaration contrôlée (également appelée régime réel), vous devez déclarer vos bénéfices nets. Cela signifie : vos commissions perçues moins vos frais professionnels réels. Ce montant doit être renseigné à la page 3 du formulaire 2042 C Pro.
La déclaration d’impôt en tant que VDI acheteur-revendeur
Le VDI acheteur-revendeur fonctionne un peu différemment du VDI mandataire : ici, vous achetez les produits puis les revendez vous-même, en fixant vos prix. Vous générez donc votre propre chiffre d’affaires, et vos revenus relèvent du régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).
Quel régime fiscal s’applique ?
Si vous avez opté pour le régime micro-BIC lors de votre déclaration d’activité, et que votre chiffre d’affaires annuel brut ne dépasse pas 188 700 € HT (montant applicable en 2023), alors vous bénéficiez d’un régime fiscal simplifié.
Dans ce cas, vous devez :
- Reporter le montant total de votre chiffre d’affaires dans la case 5KO (ou 5LO pour le conjoint) ;
- Et le montant de vos commissions brutes dans la case 5KP (ou 5LP pour le conjoint).
L’administration fiscale appliquera ensuite automatiquement un abattement forfaitaire pour déterminer votre revenu imposable :
- 71 % pour les ventes de marchandises,
- 50 % pour les prestations de services, avec un minimum de 305 € dans tous les cas. Vous n’avez donc aucune déduction à faire vous-même.
Et si votre activité est occasionnelle ?
Si vous exercez cette activité de manière très ponctuelle, vous pouvez déclarer vos revenus dans la catégorie des revenus non professionnels (cases 5NO / 5OO pour le chiffre d’affaires et 5NP / 5OP pour les commissions). Là aussi, il n’existe aucune définition juridique précise du seuil à partir duquel une activité devient « professionnelle ». Par prudence, il est donc également recommandé de les déclarer comme revenus professionnels dès que vous réalisez plusieurs ventes dans un même trimestre.
Et si vous n’êtes pas au régime micro ?
Si vous avez choisi le régime réel simplifié ou le réel normal, vous devez déclarer vos bénéfices nets : c’est-à-dire votre chiffre d’affaires diminué de vos frais réels. Ce montant est à renseigner à la page 2 du formulaire 2042 C Pro.
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